Nathanaël
d’Anaïs Dariot
Broché:
192 pages
Éditeur
: Pygmalion
Collection
: DOCUMENTS
19€90
"Mon
fils chéri, sept années ont passé, sept longues années de
souffrance. Moments de violences, moments d'espoirs aussi, moments de
chutes et rechutes. Surtout, la honte d'un mal qu'on ne nomme pas..."
Nathanaël, adolescent doux et fragile, a sombré au cours des années
dans l'alcoolisme. Quand a commencé sa longue descente aux enfers ?
Anaïs Dariot, sa mère, l'ignore et se sent responsable. Déchirée
par la culpabilité, elle se débat pour sortir son fils de son
addiction meurtrière. Nathanaël l'entraîne dans l'insupportable
cycle des guérisons, des mensonges et des rechutes. Un inégal
combat où l'urgence le dispute à la peur, la lutte au désespoir.
Ce récit pudique et intime nous offre un salutaire rappel des pièges
de l'alcool.
Mon
avis: Je tiens à
remercier tout d'abord La masse critique de Babelio et les éditions
Pygmalion pour l'envoi de ce roman pour un partenariat. En effet
lorsque j'ai parcouru la liste des romans disponibles lors de la
dernière masse critique, je n'ai pas trouvé beaucoup de livres qui
m'attiraient cette fois-ci mais celui-ci avait retenu mon attention à
la lecture du résumé, une histoire d'un combat d'une mère face à
l’alcoolisme de son enfant est un sujet grave dont je n'avais
encore jamais lu de témoignage et j'avoue qu'il
m’intriguait énormément mais me faisait un peu peur
également car je ne suis en général pas forcément portée sur la
lecture de témoignages de la souffrance des gens, je trouve en règle
générale qu'il s'agit un peu de voyeurisme et j'ai quelques
appréhensions avec ce genre de littérature mais ce document écrit
par cette maman est passionnant et émouvant.
La
détresse qu'elle subit face à son fils unique qui se détruit
malgré la lutte qu'elle mène pour le sortir de la déchéance dans
lequel il se met est juste insoutenable et dans ce
roman, Anaïs Dariot nous emmène vivre auprès d'elle
toutes ses années de lutte, de désespoir et d'amour face à la
maladie que subit au quotidien ce fils qu'elle aime tant mais qu'elle
ne comprend plus.
Forcément, trois fois ça crée des habitudes, l'expérience
de la procédure : pompiers, pas pompiers,
Samu, ambulance et pourquoi pas police ? Non,
maintenant lui et moi savons, Samu, en cas de désaccord.
Sinon, comme ce soir, nous nous sommes
entendus pour partir avec ma voiture.
En attendant le moment, je nettoie l'innommable
marigot de mégots et d'alcool coulé sur le sol. Ensuite,
nous irons tranquillement. C'est comme pour un
accouchement, si on arrive trop tôt, on attend et c'est
embêtant et si on arrive trop tard, c'est trop tard, il n'y
a plus le motif et Nathanaël ne voudra plus. La bonne
période c'est dans une demi-heure. Avant quoi, je
range de-ci de-là et mon fils tangue sur son corps de
coton, affairé dans sa trousse de toilette à préparer
quelques affaires pour pouvoir se raser demain. Se
raser, se laver et se changer aussi, parce qu'en psychiatrie,
on ne met plus de pyjama. On s'habille, on fait la
vie comme dehors. Comme si on y était, dehors.
Du
coté de l'histoire: Anaïs Dariot
est une maman aimante, séparée du père de Nathanaël, elle a
refait sa vie avec Christian, elle a tout pour être heureuse, un
métier qu'elle aime , un fils unique qu'elle adore mais voilà
celui-ci est tombé dans l'engrenage de l'alcool lorsqu'il était
adolescent et depuis ces dernières années, Nathanaël se
détruit quotidiennement, Nous allons suivre avec une certaine
émotion et beaucoup de tendresse, cette mère qui va lutter (mais
parfois abandonner aussi) pour ce fils qu'elle aime tant. Entre les
allées et venues en hôpital, les moments de doute et d'espoir nous
allons parcourir avec elle quelques années de sa vie , un combat
rempli d'amour , d'espoir , de doutes et de culpabilité face à une
maladie qui détruit un fils mais aussi tous ses proches
Une
lecture totalement en émotion
Mon
fils, casser la gueule à cette sale gueule ?
Mon
fils, ce Bambi fragile qui flotte au-dessus de
son
corps ? Mon fils qui effleure la vie de peur de la
déranger
? Mon fils qui n'habite plus le corps qu'il
détruit
à chaque souffle de vie qui pulse dans sa
tête
?
Du
coté de l'écriture: J'ai
vraiment été touchée par cette lecture et par toute la misère que
pouvait enduré Nathanaël , lui le garçon unique qui face
à l'alcool n'avait plus aucune volonté, lui qui a mainte reprises
savait qu'il allait mourir à continuer de boire comme cela , qui
demande de l'aide à sa mère impuissante face aux dégâts causés
par la bouteille. Elle, qui lutte corps et âme pour ce fils qu'elle
voit s'anéantir ainsi, qui lutte mais qui parfois est tellement
désespérée qu'elle voudrait simplement vivre pour elle mais qui
comme chaque maman ne peut abandonner la chair de sa chair. Elle le
voit dépérir, s'enfermer sur lui même , combattre parfois mais
vite être rattraper par l'envie de boire, de se détruire.
Les
médecins qui font leur travail mais qui oublient souvent le ressenti
de cette maman impuissante face à cette maladie, qu'ils lui explique
qu'il faut qu'elle laisse son fils se débattre dans cette maladie
mais qui peinent à comprendre qu'elle ne le peut pas, c'est
au dessus de ses forces...
J'ai
beaucoup aimé que ce récit n'ai en fin de compte aucun
filtre, Anaïs Dariot nous livre son combat sans enjoliver
les choses, elle nous décrit avec un réalisme exemplaire sa vie, sa
lutte , ses doutes , ses espoirs et désespoirs avec une totale
transparence alors c'est vrai dès fois on se dit qu'elle n'a pas le
droit de baisser les bras et puis quelques lignes plus tard on se dit
que bien évidemment elle a le droit , elle est humaine et peut face
aux nombreuses situations d'échec qu'elle endure vouloir tout
abandonner, qu'est ce qu'on ferrait nous si on était à sa place...
mais en fin de compte , elle s'accroche quitte à perdre parfois la
raison , elle lutte pour sauver ce fils qu'elle aime tant.
—
Le médecin
de service accepte de garder votre
fils
jusqu'à demain, mais ensuite il devra rentrer chez
lui.
Nous avons déjà essayé l'hospitalisation libre deux
fois,
mais sans suivi thérapeutique, c'est inutile. C'est
à
lui de se soigner, ni à vous ni à moi, je suis désolé.
—
S'il
ressort, il mourra.
—
C'est lui
qui peut en décider, je vous le
répète,
ni vous ni moi. C'est très dur pour l'entourage
mais
il faut que cela passe par lui.
—
Si
quelqu'un veut passer par la fenêtre, vous
l'enfermez
pour l'empêcher de sauter.
—
C'est une
autre procédure, je ne pense pas
qu'elle
concerne votre fils.
En
conclusion: J'ai
vraiment beaucoup aimé lire ce témoignage, j'ai été touchée par
ce combat quotidien de cette maman qui lutte avec acharnement pour
sauver son fils, qui baisse parfois les bras mais que l'amour remet
en scène très rapidement.
Un
livre dur et tendre à la fois, une lecture bourrée d'émotions que
je conseille vraiment. Un livre qui prouve que l'addiction
quelle qu’elle soit peut être destructrice.
un témoignage qui m’intéresse ! Je note ! Merci
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