Les petites Reines de Clémentine Beauvais

Les petites Reines de Clémentine Beauvais 

Broché:  312 pages 
Éditeur : Sarbacane 
Parution : 1 avril 2015
Collection: Exprim'

 15€50

 

  « À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le « concours de boudins » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée, le 14 juillet. L’été des « trois Boudins » est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l’Élysée !!! Et tant qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de boudin, tiens ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres !!! Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s’invitent dans ses châteaux et ses bals au fil de leur odyssée. En vie, vraiment. »

 

Mon avis:  Je remercie tout d'abord Les éditions Sarbacane et en particulier Juliette pour l'envoi de cette petite merveille. Commençons par le livre  objet qui est tout bonnement magnifique, la couverture brille et ce titre en relief  est vraiment trop beau, alors je dis bravo déjà pour cette réussite visuelle qui donne vraiment envie de l'avoir entre les mains.

Du coté de l'histoire: Cette année encore, l'élection de Miss boudin organisée par Malo, a eu lieu dans le collège-Lycée dans lequel Mireille étudie et voilà que les résultats sont tombés sur Facebook. Comme l'année précédente, la jeune fille a été élue dans cet affreux classement, mais cette fois-ci, elle est à la 3ème place soit « boudin de bronze » et non plus «  boudin d'or ». Cette année, Mireille, a été détrônée par deux autres candidates (Hakima, une élève de 5ème et Astrid qui est en seconde ) qu'elle ne connaît pas particulièrement. Elle va donc aller à leur rencontre et faire ainsi la connaissance de deux merveilleuses adolescentes.  Une idée assez abracadabrante va alors germer dans leurs petites têtes décidant d'entreprendre durant les vacances d'été un road trip à vélos reliant Bourg-en-bresse à Paris. Et c'est avec humour et bon train, que ces trois demoiselles vont, au fil de leur voyage, vendre à chacune de leurs étapes, du boudin chaud, avec en prime, une médiatisation qu'elles n'avaient pas envisagé et un nom tout trouvé pour ce trio hors normes  «  les trois boudins ». Toutes trois, accompagnées par Kader, le grand frère d'Hakima, handicapé après une mission pour l'armée française, ont quelque chose a régler de très différent mais au même endroit : la garden party de l'Élysée organisée ce 14 juillet. Commence alors une escapade dépaysante et surtout bourrée d'humour.

Du coté de l'écriture: C'est avec humour que  Clémentine Beauvais arrive à faire tomber les préjugés de la plastique  irréprochable que l'on voit s'étaler à longueur de temps dans les médias et dans les livres pour adolescentes où bien souvent les héroïnes sont des filles Tip-Top, mais là, nos trois copines sont des mochetés, comme le dit si bien l'auteure et le garçon n'a plus de jambes, pas vraiment le tableau que l'on se serait imaginé, mais alors qu'est-ce qu'ils ont du cœur, de l'humour et des sentiments nos quatre héros, et qu'est-ce qu'ils sont beaux de l'intérieur, un vrai bonheur à l'état pur que nous décrit ici Clémentine. Je me sentais très proche d'eux pendant ce voyage et j'avais l'impression d'être moi aussi roulant à leurs cotés, tellement je suis rentrée à fond dans cette histoire. J'ai adoré cet amour naissant entre Mireille et « le soleil », j'ai beaucoup aimé la relation entre ces quatre jeunes gens et la complicité qui s'est instaurée entre eux au cour de leur périple. J'ai été émue par certaines situations, en fait,  je les ai tout simplement trouvé très attachants et malgré tout l'humour que l'auteure nous déploie dans cette histoire, de nombreux sujets lourds y sont abordés comme la différence, le danger des réseaux sociaux, les conflits familiaux, la sur-médiatisation aussi. Franchement moi là je dis chapeau bas à Clémentine Beauvais, qui je trouve nous a fait une véritable merveille pleine d'amour, d'amitié de découvertes et d'humour.  

 

En conclusion: J'ai tout simplement adoré ce livre qui est pour moi un véritable coup de coeur et je dis un grand bravo à Clémentine Beauvais pour avoir si bien réussi à traiter un sujet aussi fort, tel que l'acceptation de son apparence physique avec autant d'humour et de discernement. Elle est même [presque]arrivée à me convaincre que cela serait peut être pas si mal de faire du vélo lol , non là je plaisante quand même !! Mais c'est vrai que j'ai tellement été embarquée dans l'histoire, que je me prenais parfois à me sentir vraiment très proche des personnages comme si je me baladais avec eux sur mon vélo. Je conseille vraiment ce roman à toutes les adolescentes [ou pas/plus], belles, moches, boudins... à vraiment toutes les jeunes filles et je suis sur que beaucoup d'entre elles, apprécieront l'humour que Clémentine Beauvais à mis dans son ouvrage et qui je l'espère leur apportera la force et le discernement qu'ont nos trois demoiselles. Et puis, [petite note à l'auteure] j'ai adoré retrouvé le nom de mon village dans ce livre, les bords de Loire et tout ça, j'ai complètement adoré, j'y étais presque, alors un énorme merci pour ces quelques heures de pur bonheur.

Extraits: 

Ça y est , les résultats sont tombés sur Facebook: je suis Boudin de Bronze.
Perplexité. Après deux ans à être élue Boudin d'Or, moi qui me croyais indéboulonnable, j'avais tort.

J'ai regardé qui a remporté le titre suprême. C'est une nouvelle en seconde B, je ne la connais pas. Elle s'appelle Astrid Blomvall. [...]

[...]On comprend tout à fait le choix du jury.

Le Boudin d'Argent a été décerné à une petite de cinquième, Hakima Idriss. C'est vrai qu'elle est bien laide aussi, avec sa moustache noire et son triple menton; on dirait un brochet. [ Page 9]

Hé, boudin, c'est vrai ce qu'on dit? Tu te lèves à cinq heures du mat' tous les jours pour aller faire du vélo en foret de Seillon?
Coincée dans le couloir, juste avant le cours d'arts plastiques, le dernier de l'année.
-Tiens ? Salut, Bébé!
-Tu m'appelles pas Bébé, ça va pas ou quoi, pauvre meuf.
Malo est encadré du grand Rémy, qui émet en permanence des rires bêtas parfumés au cannabis, et du petit Marvin, qui porte des Nikes Requins, dans l'espoir de gagner quelques centimètres, et compense sa taille de jeune fille par de la gonflette. [Page 98] 

 [...] Il nous tapote le dos en nous murmurant qu'on est courageuses.

Ensuite, on signe des autographes.

Je répète, on signe des autographes.

-Mais j'ai pas de signature, moi! panique Hakima.

J'ai jamais eu de signature!

Ils nous font signer, surtout, des articles de journaux- c'est là qu'on se rend compte de la démesure. Huit journaux différents au moins parlent de nous. Aujourd'hui en France, nous  consacre sa Une. [...] [Page 179]

Cette lecture fait partie de mon challenge Jeunesse/Young Adult [2014-2015]