Les Lectures de Val : U4: Jules de Carole Trébor

lundi 12 octobre 2015

U4: Jules de Carole Trébor

U4: Jules de Carole Trébor

Broché: 384 pages
Éditeur : Syros Jeunesse/ Nathan
Parution : 26 août 2015
Collection: Romans grands formats
16€90

Jules vit reclus dans son appartement du boulevard Saint-Michel, à Paris. Il n'a pas de nouvelles de ses parents, en voyage à Hong Kong lorsque l'épidémie a commencé de se propager. Le spectacle qu'il devine par la fenêtre est effroyable, la rue jonchée de cadavres. Mais il sait qu'il ne pourra pas tenir longtemps en autarcie. Pour affronter l'extérieur, Jules redevient le guerrier impavide qu'il était dans le jeu. Il va alors retrouver son frère aîné, qui se drogue et dont il ne peut rien attendre, puis secourir une petite fille qui a mystérieusement échappé au virus et qu'il décide de prendre sous son aile. Son seul espoir : le rendez-vous fixé par Warriors of Times.

Mon avis: Voilà ma chronique sur le tout premier volume que je lis de cette série, je suis certaine que vous la connaissez déjà donc je ne vais pas trop m'attarder sur la description de l'histoire. En tout cas le concept de cette écriture à quatre auteurs m'a plu de suite, c'est une riche idée maintenant il faut voir avec les autres tomes ce que cela va donner mais celui-ci m'a énormément plu.

Du coté de l'histoire: Utrecht 4, un virus mortel a décimé presque toute la population mise à part quelques adolescents qui survivent comme ils le peuvent. Jules, vit reclus dans son appartement parisien, il tente de survivre sans savoir ce que sont devenus ses proches. Dans son immeuble, à un étage au dessus, il découvre une petite fille de 7 ans, Alicia, prostrée devant le cadavre de son grand-père, il la prend avec lui et va tout faire pour la protéger. Ensemble il vont rejoindre d'autres adolescents survivants qui ont crées une communauté ou chacun tient un rôle bien précis. Jules va alors tenter de survivre jusqu'au 24 décembre, qui est le fameux jour du rendez-vous fixé par Khronos, le maître du jeu de Warriors of Time, un jeu vidéo en ligne dans lequel il jouait avant la venue du virus et dont il est un Expert.

Du coté de l'écriture: J'ai vraiment beaucoup aimé découvrir la plume de Carole Trébor, que je ne connaissais pas avant, elle est fluide, addictive et nous transporte assez rapidement dans l'histoire. J'ai trouvé le personnage de Jules vraiment attachant mais j'ai également adoré cette petite Alicia. Les personnages qui gravitent autour de notre héros sont tout aussi sympathiques et il me tarde de découvrir Yannis et les autres. Le contexte avec ce virus est vraiment surprenant et cette course poursuite à la vie est intéressante. Je pense réellement que cette série va être vraiment sympathique à découvrir.

En conclusion: J'ai adoré ce premier volume, il me tarde vraiment de découvrir les autres qui attendent bien sagement dans ma PAL. La plume de Carole Trébor est une réelle belle découverte, j'ai énormément apprécié son style d'écriture. Cette saga qui je rappelle peut être lue indépendamment et dans n'importe quel sens commence avec ce volume agréablement bien

Extraits:

Le 1er novembre, avant-dernier jour de fonctionnement du réseau mondial Internet, WOT compte environ cent cinquante Experts encore en vie sur le territoire français. Ceux d’entre eux qui se connectent au forum ce jour-là, pour oublier la réalité ou échanger des informations sur la progression de la catastrophe, reçoivent ce message :

De : maître de jeu

À : Experts

Ceci est sans doute mon dernier message.

Les connexions s’éteignent peu à peu dans

le monde entier. Gardez espoir. Nous sommes

toujours les Guerriers du temps. Je connais

le moyen de remonter le temps. Je l’ai toujours

connu. Mais seul, je ne peux rien faire.

Rejoignez-moi. Ensemble, nous pourrons éviter

la catastrophe en réécrivant le passé. Croyez

en moi, croyez en vous, et nous gagnerons

contre notre ennemi le plus puissant : le virus.

Rendez-vous le 24 décembre à minuit sous la plus

vieille horloge de Paris.

Quand je sors du magasin, il commence déjà à faire sombre. J’avais oublié de tenir compte de ce point non négligeable. Paris la nuit sans électricité, sans feux rouges, sans lampadaires ni phares, c’est Paris dans les ténèbres. J’entrevois le croissant de lune qui sera trop fin pour me guider si la nuit tombe avant mon retour. Je ne dois pas traîner. Un vrombissement d’hélicoptères en patrouille effraye les rats et les chiens qui se réfugient derrière des poubelles éventrées, les lâches. Des corbeaux noirs prennent leur envol comme un essaim de frelons furieux.

Elle inscrit de son écriture d’enfant : Alicia. Puis, d’un air très sérieux, elle me montre son doudou, et note : Lui, sai babouche. Elle sait écrire, mais pas bien. Elle est un peu plus vieille que je ne pensais, elle doit être en CE1 ou CE2 maxi. Babouche, ça me dit quelque chose, ah oui, c’est le singe dans le dessin animé Dora l’exploratrice !

– OK, Alicia, je ne sais pas où sont tes parents, je ne sais pas où sont les miens non plus, mais je crois que je connais le moyen de tout arranger. En attendant, je vais m’occuper de toi, ça te va ? Tu ne seras plus seule. Pour commencer, on va aller chercher de quoi manger. Tu viens ?

En faction devant l’immeuble, j’attends Maïa et Katia, parties depuis deux heures en mission d’approvisionnement à la ménagerie du jardin des Plantes. Le souvenir de ma discussion d’hier soir avec l’Apothicaire tourne en boucle dans ma tête : elle a voulu reparler de Khronos. Pour elle, il est impossible de revenir en arrière, c’est totalement inenvisageable, aberrant. Pour rien au monde elle ne se moquerait de moi, qui m’accroche à cet espoir. Mais elle n’y croit pas du tout. Elle m’a mis en garde, un peu agacée : « L’imagination ne peut pas faire plier le réel, Jules.