La
maladroite d’Alexandre Seurat
collection:
La brune
13€80
Inspiré
par un fait divers récent, le meurtre d'une enfant de huit ans par
ses parents, La maladroite recompose par la fiction les monologues
des témoins impuissants de son martyre, membres de la famille,
enseignants, médecins, services sociaux, gendarmes… Un premier
roman d'une lecture bouleversante, interrogeant les responsabilités
de chacun dans ces tragédies de la maltraitance.
Mon
avis: J'ai
lu ce livre dans le cadre des matchs littéraires(#MRL15) organisés par #PriceMinister,
il me tentait beaucoup de par sa couverture que je trouvais
extrêmement jolie mais vraiment triste avant que je ne découvre le
résumé qui déjà m'a bouleversée. C'est un premier roman et
j'aime découvrir les nouveaux auteurs alors j'ai mis ce livre en
premier dans mon classement. Je l'ai reçu très rapidement et
lorsque je l'ai eu entre mes mains, une angoisse m'est alors venue en
relisant le synopsis, allais-je vraiment l'apprécier ? Allais-je
vraiment pouvoir lire, une histoire basée sur un fait réel mettant
en scène la mort d'une petite fille de l'age de la mienne ? Il
fallait que je le lise de suite ce court roman d'une centaine de
pages pour réellement voir où cela allait me mener...
Les
dessins de Diana étaient à son image, cabossés, déformés,
bizarres, pathétiques, ils me prenaient au cœur.
Du
coté de l'histoire: La petite Diana 8 ans,
est portée disparue. Tous ceux qui l'ont connue savent déjà
qu'il est trop tard. Ils témoignent au fil des pages du calvaire
qu'a été la si courte vie de cette pauvre enfant.
Un
nom à la va-vite lui a été donné. Diana. Un nom de princesse -
mais de princesse brûlée vive.
Sa
première institutrice se souvient avec une grande émotion de cette
petite fillette en détresse, des nombreuses anomalies qu’elle
avait constaté au fil des jours, tels que des bleus, des traces de
coups pour lesquels les parents qu'elle avait convoqués à
nombreuses reprises se défendaient et mettaient en avant la
maladresse de Diana causée par un accident subi quelques années
auparavant. Mais elle a compris elle, que cette famille n'était pas
ce qu'elle voulait faire croire, une famille unie sans souci et
qu’il s’agissait d’autre chose de bien plus grave qu'une enfant
maladroite. Dès ce moment, elle va remuer ciel et terre pour faire
surgir la triste réalité et tenter de sauver cette enfant,
malheureusement, la famille qui se sent de plus en plus en danger, va
déménager et le drame va alors arriver.
Dans
ces pages nous signifiant l'horreur qu'à subit cette petite fille,
prennent tout à tour la parole, les différents protagonistes,
spectateurs de ce massacre: L'institutrice, la directrice d’école,
le médecin scolaire, la tante de Diana, la grand-mère maternelle,
les gendarmes, le personnel des services sociaux, son grand frère,
et bon nombre de gens qui ont essayé de faire des choses pour
arrêter ça mais qui sont restés malheureusement impuissants
et d'autres qui ont préféré attendre et ne pas brusquer les
choses, laissant cette petite victime aux mains de ses bourreaux
jusqu'au drame.
J'aimerais
pouvoir dire que je l'aimais comme une soeur - mais elle n'en était
pas une pour moi, puisqu'elle n'était RIEN...
Du coté de l'écriture: Le sujet est délicat, la maltraitance sur enfants, encore bien trop présente à l'heure actuelle, une réalité qui me révolte, l'auteur ici, relate avec justesse sous forme de récit mais aussi de témoignages le parcours si court de cette petite victime. C'est un fait réel qui s'est déroulée en 2009 et que l'auteur a suivi de très près. Alexandre Seurat nous décrit avec justesse l'inertie des services sociaux et de la justice dans les cas de maltraitances. Les témoignages successifs des personnes qui ont connu la petite Diana et ses parents nous plongent dans une horreur innommable. La construction du roman sous forme de témoignages renforce encore plus le réalisme et l'horreur de cette histoire.
Une
famille bricolée, oui, une famille rapiécée, une famille où rien
ne se dit, mais où les drames se passent au vu de tous, et en
silence, sans que personne ne s'interpose.
En
conclusion: La maladroite est un roman
terriblement émouvant, poignant, rempli d'émotions et de
ressentiments. C'est probablement l'un des romans les plus durs
et les plus marquants que j'aurais lu depuis un bon moment. Un
premier roman avec un sujet vraiment difficile mais qui est ici
parfaitement maîtrisé. Ce roman nous bouleverse et nous fait
réfléchir, il nous met en colère bien-sur de part l'horreur que
ces parents ont pu faire endurer à cette petite fille mais
aussi par l’inefficacité des services sociaux et de la justice. On
se pose énormément de questions, sur la machine administrative et
judiciaire si difficile à faire bouger, combien de petite Diana va
t-il encore falloir pour que les choses bougent et avancent ?
J'ai
beaucoup aimé la plume de l'auteur et ce qu'il nous fait découvrir
par le biais de ces nombreux témoignages mais je ne pourrais dire
que l'histoire m'a plu non, une histoire atroce qui ne devrait
malheureusement pas exister est dans ces pages contée avec cette
émotion et cette révolte qui ne peux que nous bouleverser, je ne
pourrais pas spécialement noter ce récit juste par décence pour
cette petite victime.
Mais
je le conseille vraiment pour que les choses puissent avancer
convenablement et que jamais au grand jamais ceci se reproduise.
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