Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier.

Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier.

Broché: 104 pages
Éditeur: Éditions du Rouergue
Parution: 1a septembre 2011
Collection: DoAdo 

Description :
Damien est un garçon trop sensible, méprisé par ses copains de classe depuis toujours et incompris de ses parents. Dès l arrivée dans son nouveau collège, il se retrouve par miracle sous la protection de la bande de gothiques et de son leader, Samy, un garçon lumineux, intelligent et doux, en dépit de son look radical. Très vite, Damien devient Dam, adopte piercings et vêtements noirs et, surtout, trouve auprès de Samy un véritable ami, et peut-être plus, au point de déclencher des représailles chez son père, contre ces « mauvaises fréquentations ».
Au fur et à mesure des pages, le lecteur découvre la profondeur de la souffrance de Dam... 

Mon avis : 

Et bien je peux vous dire que je viens de prendre une grand claque avec ce roman, mon dieu qu'il est émouvant, enrichissant et tellement bouleversant, je referme ce livre avec déjà la nostalgie de ce personnage principal, Dam, un garçon qui m'a touchée vraiment au fond de mon cœur et je ne ressors pas indemne de cette lecture, je me souviendrais longtemps de ce moment que je qualifierais même d'intimiste .

Du coté de l'histoire:

 Nous suivons Dam, Damien de son prénom, un jeune homme de 16 ans  avec une hypersensibilité excessive, il a peur de tout, s'angoisse pour un rien et surtout est mal compris voir pas compris du tout par l'ensemble de sa famille. Son père Macho ne rêve que de le transformer en vrai " homme ". Les railleries fusent à longueur de journée, sa mère tellement effacée ne dit jamais rien et sa sœur, qui réussi tout ce qu'elle entreprend est encore pire avec Dam, elle ne laisse passer aucune occasion de le rabaisser . Dehors c'est pas mieux, le jeune homme se fait agresser constamment par une bande de skateurs, tabassé, racketté", il ne sait comment se défaire de cette violence et encaisse les coups s'en rien faire, pour lui, c’est normal et rien ne changera. Alors pour aller mieux dans sa salle de bain, il se scarifie l’intérieur des cuisses, le sang coule et le jeune homme va mieux, il libère ainsi toute l'angoisse et le mal être qui sont en lui. Mais un jour, lors d'une énième agression des skateurs, il est secouru par Samy, un jeune gothique vêtu de noir, les yeux fardés de khôl, arborant des piercings un peu partout, Samy lui, est  bien dans sa peau, il s’assume sans crainte  ni honte et va devenir très rapidement l’oxygène, la force que Dam avait besoin pour exister. C'est alors pour lui, la  rencontre avec ce groupe d'amis soudés et attentifs les uns aux autres. Le jeune homme est immédiatement adopté par  tous, ils s’intéressent à lui,  l’accepte  tel qu’il est, sans  rien exiger en retour.  C'est alors pour lui la transformation, il adopte à son tour le look de ses nouveaux amis qui deviennent rapidement indispensables à son équilibre. À la maison, rien ne va plus, le père de Dam ne tolère pas que son autorité soit remise en question, il n’accepte pas le nouveau look de son fils et supporte encore moins sa relation ambiguë avec Samy. Les punitions et les railleries s'intensifient encore davantage et tout est mis en œuvre pour que le jeune homme ne partage plus de temps avec   cette   pédale satanique   comme appelle son père, Samy  qui selon lui à   une mauvaise influence sur lui.
Le jour de ses seize ans, Dam prend une décision : il doit choisir entre l’amour ou la mort,le faire ou mourir... 

du coté de l'écriture :

La narration se fait à la première personne, comme dans un journal intime, j'ai eu souvent l'impression que Dam me parlait, me prenait à témoin de sa vie, de son existence très difficile, de ses sentiments si forts envers Samy et surtout de son mal être, j'avais l'impression qu'il voulait que je le sorte de ce livre, de sa vie , que je le secoure comme l'a fait avec amour et amitié son petit groupe d'amis. Il y a tellement de crédibilité dans l'écriture de Claire-Lise Marguier qu'on a réellement l'impression de lire le journal d'un adolescent en proie à des émotions fortes. Ce récit est écrit d'une traite, sans chapitre, sans beaucoup de paragraphes, à la vitesse des sentiments que ressent notre personnage.  On n'a pas d'autres choix que de prendre les sentiments de Damien en pleine face et de les ressentir avec force et pour ça  je ne peux qu'applaudir le talent d'écriture de Claire-Lise Marguier. La fin de cette histoire est à l'image de tout le livre, étonnante, touchante, poignante et surtout chamboulante (je sais meme pas si cela s'écrit mais j'ai envie de le mettre car c'est vraiment ce que je ressens en écrivant cette chronique). C’est une terminaison à deux fins, la première n'ayant d'ailleurs pas réussi à retenir mes larmes, qui ont coulées comme si cette fin était la mienne et cette seconde mon dieu beaucoup plus gaie mais aussi prenante que cette première, une fin en deux tons mais avec un résultat identique, une prise aux tripes extrême avec laquelle on ne ressort pas indemne.

En conclusion : Comme vous l’aurez surement compris, si vous avez eu le courage de lire toute ma chronique jusqu'ici, ce livre est un énorme, gigantesque coup de cœur. C'est un récit que je n'oublierais certainement pas de si tôt et qui restera gravé au fond de moi encore très très longtemps. C'est une histoire à vous couper le souffle qui m'a chamboulée comme jamais avant et pourtant, ce genre de littérature n'est pas pour moi inconnu, les sujets abordés ici, ont déjà tous  été traités dans des ouvrages que j'ai déjà lus et qui souvent ont été également des coups de cœur  pour moi mais là, je n'arrive même pas à l'expliquer je reste K.O de cette lecture. Je la conseille donc, à tous, adolescents, parents, hommes, femmes ... Je n'ai qu'un seul mot à vous dire de ce livre, lisez-le, vivez-le et surtout n'ayez pas peur de vous prendre des tonnes et des tonnes de sentiments et d'émotions en plein cœur. Je suis désolée si ma chronique est un peu brouillon, car je voulais pas en dire beaucoup sur ce livre mais mon ressenti est sorti tel que vous pouvez le lire et mes sentiments sont tellement forts que j'ai vraiment l'impression que ma chronique est aussi confuse que mon ressenti est fort.  

Extrait:

" Tu es sûr que tu veux rien me dire ? il a insisté gentiment. Il avait l'air vraiment inquiet pour moi. J'ai eu l'impression d'une brèche quelque part dans mes poumons, une toute petite brèche de rien du tout mais qui faisait un mal de chien. J'aurais voulu lui dire que je me sentais comme abîmé. Que j'existais sans vivre vraiment.
Que des fois j'étais vide et des fois je bouillonnais à l'intérieur, que j'étais sous pression, prêt à éclater. Que je ressentais plusieurs choses à la fois, comment dire ? Que ça grouillait de pensées dans mon cerveau. Qu'il y avait une sorte d'impatience, comme l'envie de passer à autre chose, quelque chose qui serait bien mieux que maintenant, sans savoir ce qui allait mal ni ce qui serait mieux. Que j'avais peur de pas y arriver, peur de ne pas pouvoir tenir jusque là. De ne jamais être assez fort pour survivre à ça, et que quand je disais " ça " je ne savais même pas de quoi je parlais. Que j'arrivais pas à gérer tout ce qu'il y avait dans ma tête. Que j'avais toujours l'impression d'être en danger, un danger permanent, de tous les côtés où je regardais, d'être sur le point de me noyer.
Comme si j'étais à l'intérieur de moi le niveau montait et que j'aillais être submergé. Mais j'ai pas pu lui dire. J'ai dégluti et j'ai dit ça va aller, merci. C'était plus facile. ( page 66-67)

Cette lecture fait partie de mon challenge Jeunesse/Young Adult [2013-2014]