La fille du papillon d'Anne Mulpas

La fille du papillon d'Anne Mulpas

Broché: 217 pages
Éditeur : Sarbacane

Ma Note: 10/10

Parution : 23 octobre 2006
Collection :Exprim'

 

Description:

Et voilà comment Solveig a décidé de débuter un journal intime. Mais attention : le " girly ", les ragots et les jérémiades, c'est pas son style. Alors, pourquoi s'y mettre ? Entre autres choses, à cause d'un garçon si spécial qu'elle l'a surnommé " le Monde ", de son père, veuf et volage - papillon, donc ; de son amitié trouble avec la Ni... Non, Solveig ne manque pas de bonnes raisons de
commencer un journal... ni de fantaisie pour le remplir !

Mon avis :  Je remercie tout d'abord Lucie et les éditions Sarbacane pour ce merveilleux partenariat qui encore une fois a été un pur bonheur, en effet ce livre est un pur concentré de sentiments avec une écriture totalement poétique comme je les aime.


Du coté  de l’histoire :  Nous suivons Solveig, une jeune adolescente de 16 ans, qui le jour de son anniversaire se met à écrire un journal intime regroupant toutes ses pensées. Elle qui trouvait ça " too much " au départ se prend au jeu de ses écrits et ce journal devient son confident ( et le notre par la même occasion ) de la douce descente aux enfers de cette jeune fille  mal dans sa peau. Orpheline de mère, Solveig vit avec son père qu'elle surnomme" le papillon" pour son coté volage. Un jour la jeune fille rencontre " Le Monde ", un jeune garçon, un peu plus âgé qu'elle dont elle va tomber amoureuse, mais rien ne se passera vraiment comme elle l'imaginait, tout d'abord les relations avec ce jeune garçon, seront parfois chaotiques car celui-ci n'habite pas proche et ne peut débarquer vraiment quand elle estime avoir besoin de lui et puis les relations avec son père vont vite se détériorer avec la venue d'une jeune femme dans la vie de celui-ci qu'elle rendra responsable de " l'oubli " de sa mère dans le cœur de son papa. Il y a aussi dans la vie de la jeune fille, Manon sa seule et unique amie dont les relations avec elle ne seront toujours pas toutes roses, elle découvrira avec elle des relations ambiguës d'amitié un peu plus fortes qui pourraient déboucher sur des relations homosexuelles si le cœur de Solveig n'était pas prit par son nouveau petit ami.

Du coté de l'écriture : Alors là je dis chapeau à  Anne Mulpas pour son écriture si poétique, un vrai bonheur que de lire ses lignes, l'histoire coule toute seule et nous somme pris dans l'engrenage de notre lecture sans en voir passer les pages. L'auteure nous offre un réel concentré d'émotions en nous faisant suivre au fil des pages de ce journal, tous les moments forts de la vie de la jeune fille. Nous passons aussi bien des moments de bonheur aux moments de peine , de désespoir  mais aussi  et surtout à ces nombreux moments de colère qui parsème la vie de Solveig. Sentiments que l'on reçoit en pleine face comme si c'était nous qui vivions ces moments grâce à cette écriture énergique proche de l'oral. (Du reste quand je l'ai lu je me suis surprise à lire certains passages à haute voix,  l'écriture s'y prête très bien et j'ai adoré ces moments là) . 

En conclusion : La fille du papillon est un récit émouvant et passionnant avec une écriture des plus poétique comme je les aime. Une histoire d'une très grande sensibilité qui touchera bon nombre d'adolescentes mais pas seulement, les plus âgées aimeront aussi et apprécieront certainement la jolie plume d'Anne Mulpas. C'est un livre à lire absolument et une auteure à découvrir.

A noter: la bande son qui accompagne comme chaque fois les livres de la collection Exprim' avec dans ce roman des chanteurs que j'adore, chose pas négligeable non plus. 

Extraits : 

 Je me suis trompée moi-même. Moi, Solveig, seize ans aujourd'hui-jour-de-pluie, je commence un cahier d'écriture. Un journal intime pour dire le mot que j'exécrais. J'ai toujours détesté les filles qui en tenaient un, et c'est courant, mais autant dire tout de suite, j'aime personne ou presque. Je trouvais que c'était idiot de raconter les riens, vraiment riens du quotidien [...]  [...]  alors pourquoi s'y mettre?
C'est venu comme Ça, avec Ça. Depuis que j'ai rencontré le Monde en bas de chez moi. Oui. Le Monde.
C'était hier.   (page 11 )

Ce matin, toujours aucune réponse du Monde. J'angoisse. Je regrette de lui avoir écrit que je l'aimais. Je suis sure maintenant que j'aurais pas du. Les garçons aiment pas qu’on se jette à leurs pieds. Oui, mais...c'est pas un garçon, c'est le Monde... Ma tête, mon cœur vont du Monde à la Ni. Je ne sais plus qui ou quoi... Je deviens folle entre ces deux là. Je ne sais plus où je suis, moi. (page 84)

Il suffit d'un grain de sable pour disloquer une machine. Mon père à rapporter un grain de sable. Oh, un joli grain de sable, rien à dire. Un grain de sable qui sait se tenir. J'ai un mauvais pressentiment. Ma vie, ma maison, tout va se disloquer, je le sens. Parce qu'elle va se mettre là où il ne faut pas ( page 125)