J'me
sens pas belle de Gilles Abier
MA NOTE 10 /10 |
Broché:
144 pages
Éditeur
: Actes Sud Junior
Parution
:18 mai 2011
Collection :
Roman Ado
Description
:
"Jamais
je ne pourrais sortir avec un mec aussi magnifique. Je serais trop
flippée. A toujours me demander ce qu'un type comme lui fout avec
une nana comme moi. Et comment supporter qu'il se fasse sans cesse
mater ? Je serais malade de jalousie. Ce serait invivable. De toute
façon, il faudrait d'abord qu'il aime les moches". Sabine ne
voit pas comment elle pourrait plaire à ce garçon superbe.
Pourtant, Ajmal l'invite à prendre un verre. Et c'est le début
d'une histoire d'amour passionnée et... compliquée : Ajmal est un
Afghan sans papiers. Cela ne convient ni au père de Sabine ni à la
police.
Mon
avis : Encore
un excellent roman de Gilles Abier que je viens de terminer, j'adore
vraiment l'écriture de cet auteur.
Du
coté de l'histoire : Nous
suivons Sabine, jeune fille d'une vingtaine d'année, qui ne se
trouve pas belle, complexée par ses rondeurs la jeune fille n'a
aucune confiance en elle. Lors d'un passage dans le rayon mousse à
raser d'un supermarché, elle fait la rencontre d'Ajmal, jeune
clandestin sans papiers. Elle tombe sous le charme du jeune homme
mais elle est persuadée que celui-ci ne s’intéresse pas à elle.
Pourtant une belle histoire d'amour va se profiler entre eux jusqu'au
jour où celui-ci se fait arrêter par la police et est mis en centre
de rétention. Commence alors une longue lutte administrative
et pénale pour toute la famille de Sabine et pour Ajmal.
Du
coté de l'écriture : L'écriture
est simple et limpide. Le suspense est maintenu jusqu'à la dernière
page .
Chaque
chapitre de ce roman est consacré à un des personnages ou à ce
fameux jour de l'arrestation (le 20 mai 2010) et aux jours suivants.
De nombreux flash-backs permettent au lecteur de comprendre petit à
petit que tout n'est pas si simple dans cette histoire.
Gilles
Abier à travers ce roman nous fait découvrir la précarité des
sans-papiers, leurs conditions de détention et leur difficulté
de communication. Il nous parle très justement du combat
mené par les proches pour aider les sans papiers. A
travers son livre, l'auteur bouscule les convenances et nous
parle sans détour d'un bel amour entre deux personnes. Un vrai
amour, celui qui se moque des difficultés financières et des
aprioris, celui pour lequel deux jeunes gens et la famille vont se
battre pour faire valoir les droits du jeune homme. C'est encore une
très belle histoire que nous raconte Gilles Abier avec toujours sont
écriture que j'adore.
En
conclusion : J'ai adoré ce roman et l'écriture de
l'auteur en est pour beaucoup, encore un livre de Gilles Abier que
j'ai adoré, je ne me lasse pas de cette si belle plume. Cette
histoire qui peut sembler presque banale est un condensé d'amour et
d'émotions dans un univers pas spécialement exploité dans
les romans jeunesse. Le suspens est à son comble quant à l'avenir
de cet amour face au pouvoir de la justice. Je le recommande et si
vous ne connaissez pas encore la plume de Gilles Abier je vous invite
à la découvrir
Extraits
:
T’AIMES PAS TON NEZ.
C’est la première chose que tu vois quand tu te regardes
dans le miroir.
Ton gros nez épaté.
Quand tu entres le matin dans la salle de bains et que tu
affrontes ton reflet, tu es toujours surprise par ce pif difforme
planté au milieu de ta figure. Dans ta tête, ton nez est droit,
il est fin, délicat, à croquer. Pas plat, éclaté, étalé.
Ton étonnement dure une fraction de seconde.
Ensuite c’est la déprime. Que tu ignores.
Puis la colère. Que tu accueilles.
Sourde, froide, silencieuse.
Elle part du ventre et se répand lentement aux extrémités
de ton corps.
Faut pas te parler alors.
C’est seulement quand ils crient “Police, ouvrez !”
qu’Ajmal réagit. Aussitôt les yeux rivés sur moi. Comment
fait-il pour avoir le sommeil aussi profond après
ce qu’il a vécu ? Les coups frappés à la porte ne l’ont
pas fait tressaillir. À peine ont-ils troublé la régularité de
sa respiration. Non, il a fallu que le mot “police” soit
proféré pour que son corps se tende, que son regard
me cherche. Un mot qu’il connaît. Polizia, en italien.
Polis, en turc. Durant les neuf mois de son périple, il l’a
aussi entendu en persan, en grec et en bulgare.
Ajmal me dévisage, terrorisé. Ça y est. Ils sont là.
Après mon passage aux toilettes, je suis conduite
dans un bureau où le plus âgé des flics en civil de ce
matin est assis en face d’un ordinateur.
— Ça va, t’es calmée ! On n’a pas besoin de te remettre
les menottes ?
Ça débute bien. Cette remarque est une excellente
approche pour me mettre en confiance. Forcément
le résultat d’une intense formation en psychologie.
— Bonjour, monsieur. Vous allez bien ?
— Assieds-toi !
— Vous savez qu’à la SPA, ils nettoient les cages
une fois par jour ?
Le flic ignore ma remarque. Il me scrute, silencieux.
Puis il sourit. Et d’une voix particulièrement
calme, il me demande si j’ai envie de rester vingtquatre
heures en garde à vue.
— Pas particulièrement.
Cette lecture fait partie de mon challenge Jeunesse/Young Adult [2013-2014]
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