Camille
s'en va d’Éliane Girard
Broché:
272 pages
Éditeur : Buchet Chastel
Parution : 05 mars 2015
Éditeur : Buchet Chastel
Parution : 05 mars 2015
15€00
Camille
vit avec sa mère, Maryline, dans une ville moyenne du nord de la
France. Il y a déjà bien des années, son père est mort
accidentellement, d'une balle qui ne lui était pas destinée.
Maryline, depuis, s'est coupée de tous. Elle survit grâce aux
médicaments. Elle oblige sa fille à rester enfermée avec elle dans
leur appartement où la télévision, toujours allumée, tient lieu
de réel.
La mère et la fille n'ont pas le même regard sur l'image. Pour Maryline, le drame est permanent et sa peur du monde extérieur empire de jour en jour. Pour Camille, à travers un jeu de télé-réalité qui va la motiver à partir, le rêve est à portée de main.
Le jour de sa majorité, excédée par la vie mortifère imposée par sa mère, Camille s'en va.
Elle n'a pas d'amis et très peu d'argent. Elle s'invente un personnage et part en stop, à la découverte des autres - et d'elle-même.
Roman ancré dans le quotidien de 'petites gens', Camille s'en va parle aussi de notre société, de solidarité, de situations extrêmes qui, cependant, ne sont jamais sans espoir.
La mère et la fille n'ont pas le même regard sur l'image. Pour Maryline, le drame est permanent et sa peur du monde extérieur empire de jour en jour. Pour Camille, à travers un jeu de télé-réalité qui va la motiver à partir, le rêve est à portée de main.
Le jour de sa majorité, excédée par la vie mortifère imposée par sa mère, Camille s'en va.
Elle n'a pas d'amis et très peu d'argent. Elle s'invente un personnage et part en stop, à la découverte des autres - et d'elle-même.
Roman ancré dans le quotidien de 'petites gens', Camille s'en va parle aussi de notre société, de solidarité, de situations extrêmes qui, cependant, ne sont jamais sans espoir.
Du
coté de l'histoire: Ce roman est l'histoire
d'une fugue: Une jeune fille Camille, s'en va de chez elle,
elle fuit ce quotidien qu'elle vit et qui l'étouffe depuis sa plus
tendre enfance, elle fuit cette mère démissionnaire qui s'abrutit
de médicaments à longueur de journée, elle fuit les peurs de sa
mère qui l'accompagnent depuis sa sixième année, depuis que son
père est mort, tué par une balle alors qu'il allait simplement
cherchez un paquet de cigarettes au tabac du coin. Camille vit depuis
12 longues années en recluse, déscolarisée par sa mère qui trouve
depuis cet accident que l'extérieur est dangereux n'accorde à la
jeune fille que le droit de sortir Toby son chien. Alors deux mois
après sa majorité, Camille s'en va vivre ce qu'elle rêve depuis
déjà pas mal de temps, elle décide de voyager à la manière des
émissions de télévision qu'elle regarde sur son ordinateur, elle
veut découvrir tous ces beaux paysages qu'elle a entr'aperçue sur le
net. Sa mère va être aidée par des personnes qu'elle ne
connaissait pas jusque là et qui vont à leur manière réussir à
tirer cette maman de cette léthargie si longtemps présente en
elle.
Du
coté de l'écriture: J'ai beaucoup aimé la plume
de l'auteure, elle est fluide, agréable et tellement touchante , j'ai
apprécié la pudeur dans ses mots, ce roman est rempli de justesse
et de sensibilité qui ne pouvaient que me toucher. J'ai aimé
les personnages et en particulier le trio formé par Lucette, René
et Sébastien, ces personnes qui viennent en aide à
cette maman complètement perdue. J'ai adoré la jeune Camille et ses
nombreuses rencontres qu'elle effectue tout au long de son périple.
J'ai malgré tout un petit bémol sur cette fin qui me laisse un peu
dubitative par sa rapidité, un peu de profondeur je pense aurait été
le bienvenu mais cela ne gâche pas la qualité de cette histoire.
En
conclusion: C'est un roman que je vous
recommande vraiment, il est rempli de justesse, d’espoir et la
plume de l'auteure est remarquable, j'ai été envoûtée par
cette lecture, par la sensibilité qu'il se dégage de cette
histoire
Je
remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel pour cette très
jolie découverte dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Extraits:
Elle croisait Camille qui lui parlait peu et s'enfermait dans sa chambre. Chaque mois elle lui montrait ses notes, qui étaient bonnes, les appréciations des professeurs, qui la trouvaient particulièrement douée. Elle ne s'occupait pas de Camille qui, en retour, se conduisait envers sa mère avec automatisme. Elles ne se parlaient pas. Elles échangeaient des informations. Au début, quand elle avait cessé d'aller à l'école, Camille s'était rebellée. Elle essayait de secouer sa mère, elle bravait les consignes. Mais quand elle avait compris que c'était peine perdue, que plus elle tentait de la contrer, plus sa mère allait mal, elle était rentrée dans le rang et avait accepté son sort. Elle n'avait plus que sa mère et sa mère n'avait plus qu'elle.Je prends mon carnet.
"L'ignorance est la mère de tous les crimes. Un crime est, avant tout, un manque de raisonnement " (Balzac).
Je me reconnais là-dedans mais ça ne m'aide pas. Je cherche autre chose.
" Nos actes les plus sincères sont aussi les moins calculés; l'explication qu'on en cherche après coup reste vaine " (Gide).
Gide avait raison. J'ai été sincère, je n'ai rien calculé. Je n'ai rien à expliquer.
C'est dingue comme les gens sont gentils dès qu'ils pensent que c'est la télé. Parce que la télé est une chose importante.
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