mardi 14 février 2017

Rien ni personne de Lorris Murail


Rien ni personne de Lorris Murail

Broché: 225 pages
Éditeur : Sarbacane
Parution : 01 février 2017
Collection: Exprim'
15€50

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La vieille dame semble avoir poussé comme un champignon, au milieu de la clairière. Quand Jeanne la trouve par hasard, elle ne
réagit pas, semble égarée. Jeanne n'a que faire d'une mamie sauvage : elle s'apprête à l'abandonner à qui voudra... et cependant, contre toute attente, elle revient sur sa décision
et l'emmène avec elle pour un temps. La voilà dans la cabane où elle s'est établie, face à la mer, avec sur les bras cette vieille
mutique qui ne lui appartient pas.
Jeanne a ses propres problèmes. En fuite, elle vise la lointaine Thaïlande, où elle espère exercer ses talents de boxeuse thaï. En
effet, elle sait pouvoir encaisser les coups : son corps ne les sent pas. À l'intérieur, c'est une autre histoire.

Mon avis: Je tiens à remercier tout d'abord les éditions Sarbacane pour l'envoi de ce roman dans le cadre de notre partenariat. J'avoue que lorsque j'ai vu la couverture je suis vraiment tombée sous le charme, je la trouve tout simplement merveilleuse, puis lors de ma lecture du résumé j'ai été intriguée et je me suis demandée ce que pouvait bien contenir cette histoire, j'ai vite commencé à le lire et j'avoue que je ressors de ma lecture un petit  peu mitigée, même si j'ai adoré le fond de l'histoire, les personnages et toutes ses émotions véhiculées lors de ma lecture,  les différentes longueurs m'ont un peu ennuyée.

Le regard délavé s'était figé, Jeanne crut y lire de la crainte, de la terreur peut être, une urgence aussi, comme si la vieille dame la suppliait d'achever, de livrer le fond de sa pensée

Du coté de l'histoire: Nous faisons la connaissance de Jeanne, une jeune fille paumée, en fuite qui rêve de partir en Thaïlande pour pratiquer la boxe Thaï. Alors qu'elle se promène dans les bois près de la cabane qui lui sert de refuge, Jeanne aperçoit une vieille dame assise sur un rocher, elle va à sa rencontre et se rend compte rapidement que la vieille femme qu'elle surnommera Al n'a plus toute sa tête . Renfermée dans un mutisme constant, Al n'a pas l'air de se rendre compte de ce qui lui arrive. Alors que Jeanne en premier lieu décide de l'abandonner, la jeune fille ne peut si résoudre et l'emmène pour un temps dans cette cabane face à la mer. Commence alors une découverte de ces deux personnages aussi différent l'un de l'autre  et même si Al ne parle plus, Jeanne avec sa ténacité tente désespérément de la faire sortir de ce mutisme. Elle va alors entreprendre des recherches pour savoir qui est cette femme et quel est l'homme qui a décidé de l'abandonner dans cette foret comme on abandonne un chien au fond des bois.
Une relation particulière va alors se développer entre ces deux êtres perdus et pas vraiment vernis par la vie.

Du coté de l'écriture : J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur et les différents messages qu'il nous fait passer à travers cette histoire. Le ton est donné dès les premiers chapitres et même si l'histoire à eu du mal à se mettre en place, l'émotion est au rendez-vous. La relation toute particulière entre la jeune fille paumée et la vieille dame qui a perdu la mémoire est toute en émotion. J'ai eu vraiment beaucoup de mal avec Al mais j'ai trouvé Jeanne tout particulièrement sympathique malgré ce passé qu'elle transporte comme un réel fardeau. La relation est belle, tendre et j'ai souvent été très émue par les différentes révélations que nous distille petit à petit Lorris Murail. J'ai juste eu un peu de mal avec certaines longueurs que prennent les recherches de la jeune fille. Puis la découverte de son passé ainsi que celui de la vieille femme redonnent de l'élan à l'histoire et cette fin mon dieu je ne m'y attendais absolument pas et elle m'a, j'avoue, arrachée quelques larmes.

En conclusion: Un livre complètement différent  des autres romans que j'ai pu lire sur l’Alzheimer, un sujet  très peu exploité dans la littérature jeunesse . L'histoire en elle-même et les différents messages que nous expose Lorris Murail sont tout en émotion, tendresse et délicatesse. Je trouve que toutes ses émotions reflètent à merveille la vie. La plume de l'auteur est vraiment agréable, teintée souvent de beaucoup de tendresse et d'espoir mais également très forte en ressentiment. Malgré les quelques longueurs qui m'ont un peu dérangée, je ressors agréablement surprise de cette lecture très originale. Deux personnages complètement différents qui n'auraient normalement rien à faire ensemble se retrouvent ainsi accrochés l'un à l'autre, nous donnant par moment beaucoup de frissons et quelques larmes au coin des yeux. 


Al était là et Jeanne était contente de la voir : un moment elle s'était imaginé qu'elle ne la retrouverait pas en rentrant. Ce qui apparaît peut bien disparaître.
- C'est comme mon père, dit elle. Un jour je l'ai croisé, il était avec une pouf à son bras, une blonde maquillée à la truelle. Je ne l'ai pas reconnu. J'ai regardé ailleurs, si vous préférez. Je crois qu'il m'a vue et que ça l'arrangeait de toute façon. On ne s'est pas reconnus.
Vous avez de la chance dans votre malheur. Ah! C'est une expression à ma mère, ça. J'ai horreur de répéter ses expressions. Vous, vous ne reconnaissez personne, et parfois c'est une chance , vous saisissez? 

http://editions-sarbacane.com/category/romans/
 
 

2 commentaires:

  1. C'est vrai qu'on ne voit pas la maladie d'Alzheimer souvent dans la littérature jeunesse (ou autre d'ailleurs) et pourtant c'est un sujet intéressant !

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  2. Un roman particulier, que j'ai aimé, même si tout ne m'a pas plu à 100%.

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