dimanche 17 mai 2015

La coloc de Jean-Philippe Blondel


La coloc de Jean-Philippe Blondel

broché:  145 pages 
Éditeur : actes sud junior 
Parution : 19 mars 2015
Collection :  roman ado
12€50
 
amazon.fr 
 "Bon, la première chose que nous avons faite, quand nos parents ont tourné les talons, c'est de hurler - de joie, de soulagement. Nous étions tous les trois tendus - nous n'étions pas sûrs qu'ils iraient jusqu'au bout, nous étions convaincus qu'à un moment ou à un autre, ils allaient dire non, ce n'est pas possible, retourne à l'internat, reprends le bus, c'est une idée stupide, la colocation, à seize ans." Quitter le cocon familial pour vivre en colocation : le rêve pour tout lycéen ! Pourtant, rien n'aurait pu a priori rapprocher Romain, Rémi et Maxime. Mais ce nouveau quotidien va bousculer leurs certitudes et les pousser à créer un improbable et détonnant trio...
 
Mon avis : Encore un auteur que j'adore avec des textes toujours aussi percutant et une plume tout aussi réaliste, j'ai passé avec ce roman un excellent moment de lecture.
 
Du coté de l'histoire: Romain est un jeune étudiant qui vit toujours chez ses parents, il a bien essayé l'internat mais n'a pas réussi à s'y faire alors il y est retourné mais cela lui pèse, les trajets en bus pour se rendre au lycée l'ennuie, entendre ses parents toujours en conflits, le désespère alors après la disparition de sa grand mère, il a une idée génial, puisqu'elle laisse en héritage un appartement en plein centre-ville près de son lycée, il ne lui reste qu'a convaincre ses parents de prendre cet appartement en collocation avec d'autres étudiants. Pour lui c'est l'unique solution, il faut absolument qu'il réussisse à trouver deux coloc pour que cela marche. Nous allons suivre le quotidien de ces trois garçons réunis que tout oppose ou presque.

Du coté de l'écriture:  C'est avec une plume fluide et agréable que Jean-Philippe Blondel nous conte le quotidien et l'apprentissage de ces trois jeunes garçons. Les pages défilent toutes seules, on sourit, on s'émeut des différentes situations coquasses que rencontre ce trio. L'auteur arrive très bien à  nous faire vivre avec ses personnages que je qualifierais de Monsieur tout le monde. L'apprentissage de la vie en communauté avec les conséquences, les disputes, les réconciliations, les compromis qu'il faut faire pour réussir une colocation mais aussi et surtout cette complicité qui se forge entre eux chaque jour plus encore. C'est avec une authenticité du vécu [je pense] que  Jean-Philippe Blondel entre dans l’intimité de ces trois garçons et nous décrit un portrait fort émouvant.
 
En conclusion:  La plume de Jean-Philippe Blondel est toujours aussi remplie de justesse et d'authenticité, il nous décrit ici, la vie de ces jeunes adultes qui vont apprendre à vivre en communauté avec bien sure tous les cotés positifs mais aussi toutes les difficultés que cela peut engendrer.
Un roman jeunesse, mais pas trop que les adolescents vont pouvoir découvrir avec délice mais que les plus âgés comme moi vont se délecter de ses années passées, ramenant en même temps plein de bons souvenirs. 
Je le conseille vraiment aux ados, aux lycéens mais aussi aux adultes qui ont vécus ces collocations, je suis sure que cela va vous refaire vivre bons nombres de situations.

Extraits: 
 
« GIVE ME A SECOND / I NEED TO GET MY STORY STRAIGHT. C’est le début de la chanson We Are Young de Fun, qui me tourne dans la tête depuis un bon moment – et c’est exactement ce que je dois faire. Remettre de l’ordre dans mes idées, dans mon récit. C’est ce dont j’ai besoin, après l’année qui vient de s’écouler. Il s’est passé tellement de choses – je ne sais pas par quel bout dérouler la pelote. Quand je regarde ma vie, en ce début juillet, et ce qu’elle était il y a un an, je n’en reviens pas. J’ai accompli ma révolution. Pourtant, comme toutes les révolutions astrales, je me retrouve un an après à mon point de départ. Mais je sais que ce n’est que temporaire, que le voyage va reprendre, et vous savez quoi ? J’ai hâte. » 

 
 Nous commencions à discuter quand Rémi a sorti de sa sacoche un tableau
à double entrée déjà finalisé – vaisselle, ménage, lessive, débarrasser la table, vider le lave-vaisselle, avec des croix, des ronds et des carrés. Maxime a écarquillé les yeux et a lancé :
—Tu ne crois quand même pas qu’on va tenir ton planning comme si on était à l’armée ?
Rémi s’est contenté de sourire et il a pointé du doigt que, si l’on regardait attentivement, c’était lui qui se chargeait des deux tiers des tâches: il était allergique aux acariens, il passerait donc l’aspirateur et laverait la cuisine et la salle de bains à grandeseaux, cela ne le dérangeait pas, il avait l’habitude



« J’étais à deux doigts de pleurer tellement la vie était pleine, épuisante, fantastique, ahurissante et déprimante tout à la fois. Je me suis demandé si toute mon existence je ressentirais ces émotions-là. j’ai pensé à mes parents. L’année qu’ils venaient de traverser était aussi dingue que la mienne – les montagnes russes des sentiments, il les expérimentaient eux-aussi. Tant mieux. C’est comme si de la vie coulait à nouveau dans notre famille. »


Des plats végétariens dont même Maxime, avec sa longue habitude des Anglo-Saxons, n’avait jamais entendu parler, et qui devaient prendre des heures à concocter.
—Bon, ai-je dit, perplexe, maintenant il faut combiner les trois.
Le lendemain, quand le réveil a sonné, nos différences ont à nouveau été criantes



Cette lecture fait partie de mon challenge Jeunesse/Young Adult [2014-2015]

1 commentaire:

  1. Vilaine tentatrice! J'ai adoré "Blog" de Jean-Philippe Blondel, hop dans ma wish!

    RépondreSupprimer